Pierre Brault : « Mon travail est très lié à l’enfance »

21 juillet 2023

L’artiste designer présente son interprétation du paon, emblème de la Samaritaine, au grand magasin. Avec ses tonalités pop, ses jeux de transparence et sa silhouette géante, il s’intègre malicieusement à notre thématique « Magic City ». Interview d’un amoureux de la nature ultra connecté à son âme d’enfant.

Comment décririez-vous votre art ?

Je travaille sur la couleur et la lumière en composant avec des ombres colorées ! Je joue avec le mouvement naturel du soleil, à la manière d’un cadran solaire pop, grâce au matériau que j’utilise : le plexiglas recyclé. Mon travail s’apparente à l’anamorphose puisqu’en fonction de l’axe où se trouve le spectateur, l'œuvre apparaît différemment.

Que vous évoque la Samaritaine ?

Je suis Parisien, j’ai toujours connu la Samaritaine. Son style art déco art nouveau, ce jeu de typographie très stylisé, la verrière, la fresque de paon restaurée… Tout cela me parle, c’est un symbole parisien, et ça fait écho à mon propre goût. Quand j’ai créé le paon en plexiglas il y a un an, j’avais justement en tête cette fresque.

Comment l’avez-vous conçu ?

C’est un animal majestueux, graphique, qui m’a toujours captivé, notamment lors de balades à Bagatelle quand j’étais petit. Je voulais étendre son plumage, lui rendre hommage ! C’est un jeu d’assemblage et de gravure pour donner une impression de lévitation, comme si les plexiglas étaient suspendus. Je traite mes œuvres comme des bijoux, en valorisant chaque détail. Sur son plateau tournant, on l’observe sous différents angles avec des lumières et des couleurs qui révèlent sa beauté. J’aime que l’on voit aussi son dos, comme l’envers du décor.

En quoi le thème de la campagne Magic City résonne-t-il particulièrement avec votre approche et votre travail ?

Mes œuvres sont comme des puzzles en construction - déconstruction, et elles ont un aspect animé. Et puis, j’ai toujours aimé les jeux de fêtes foraines, aujourd’hui mon travail est très lié à l’enfance, notamment dans le choix des couleurs.

Votre œuvre repose beaucoup sur une réflexion environnementale, de quelle manière cela se reflète-t-il ici ?

De manière générale, je réalise beaucoup d’insectes macroscopiques pour avoir un aspect grandiose qui montre la complexité des espèces et sublime l’environnement. Le rapport au temps est important aussi dans mon travail, comme dans la nature. Avec le paon, en fonction de l’orientation, la lumière va se déplacer dans le support pour créer un aspect « slow life ». Cela transmet aussi l’idée de prendre le temps, de marquer un arrêt pour apprécier chaque minute.

Les jeux de lumière ont une place essentielle dans votre œuvre, en quoi la Samaritaine est-elle un bel écrin pour cela ?

C’est un véritable puits de lumière, pouvoir mettre le paon là représente beaucoup ! Et puis il y a un écho avec la fresque. J’espère que mon paon au sol va donner envie de lever les yeux au ciel pour redécouvrir la fresque du 5ème étage !

« Le paon emblématique », du 6 juin au 5 septembre, au rez-de-chaussée du magasin côté Pont Neuf.